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TOROS textes et nouvelles de Jacques Lanfranchi
23 octobre 2016

FELIZ CUMPLEAÑO FELIX

photo 1

FELIZ CUMPLEAÑO FELIX

 

Jean Cazenave devient Cazenabe car l'employé de mairie le prononça et l'écrivit «  à la gasconne » sur le registre, le jour de sa naissance le 14 avril 1862 à Moulin de Meilhan, Tartas, Landes.

 

Sous le nom de « Félix Robert », il fait ses débuts dans la Course Landaise en 1883, avec le quadrille de Paul Daverat à Perpignan (arènes Route d'Espagne), puis dans celle de Joseph Malfait dit Marin I.

D'une manière concomitante, il sera avec Etienne Boudin Pouly I le co-inventeur de la Course Hispano-Française.

Dans le Sud Ouest, on l'appelle Hispano-landaise car présence de sauteurs, d'écarteurs, avec cape, banderilles, muleta et simulacre de mort (le toro n'est pas tué, et souvent réemployé).

 

Dans le Sud Est, itou plus rasets, pose et prise de devises dite au « garrot ». Quelques suertes burlesques (ancêtre du comico-taurin), c'est la course Hispano Provençale.

 

Ce type de spectacles permit certainement l'avancée dans l'hexagone de la Course ibérique.

Ces représentations hispano françaises furent combattues par un périodique taurin « Le Toril », pour éviter de réveiller l'anti hispanisme primaire de la Protectrice (1).

Paradoxe SPA et Aficionados, même combat.

 

Le concept fut exporté par la famille Pouly en Afrique du Nord, à Vienne, Budapest, Londres.

Félix Robert l'exporte en Algérie , en Italie (Vérone), au Portugal, au Mexique et il sera refusé à l'exposition universelle de Chicago en 1893, ainsi qu'en Angleterre où la Reine s'oppose au projet.

 

A son retour des États Unis, le sieur Robert s'inscrit à ll'école tauromachique de Séville où il obtient son diplôme de « matador francès »(sic).

 

Le 18 novembre1894, il prendra l'alternative à Valencia des mains de Fernando Gomez « El Gallo », le père de Rafael et de Joselito. Le Toro « Hueco » est un Valentin Flores. La course se déroule en mano a mano. Puis il va toréer à Barcelone, à Séville,à San Sebastian. Dans cette dernière plaza, son échec fit titrer à la presse locale : « Si Napoléon avait eu son Waterloo, Robert a eu son Sebastian » !!

Cela l'inspira peut être car cinq ans plus tard, il fit sa confirmation à Madrid le 2 mai 1899 (anniversaire de la tuerie par les troupes napoléoniennes immortalisée par Goya, suite à la révolte des madrilènes).(2)Non sans avoir consulté la presse pour sacrifier ses moustaches, cet attribut pileux n'était pas taurin.

 

Le 4 juin 1890, il est revolvérisé à Deuil d'Enghien, près de Paris,alors qu'il se rend aux arènes pour toréer. L'apprenti assassin est un anti taurin, anarchiste, d'origine suédoise nommé Agueli, très ami de la présidente de la SPA de l'époque, Marie Huot...

Quelques années auparavant, le torero avait fait remarquer à la compagnie du Midi qui transportait les toros pour les courses à Bayonne, que le prix établi l' était pour des bêtes féroces, et qu'en piste la Cour de cassation les qualifiait de bétail domestique. Pas militant, pragmatique !

Après quelques destinations hexagonales, qui nous paraissent aujourd'hui exotiques : Nice, Roubaix...Félix Robert part au Mexique.

Après sa présentation au Mexique, il s'installe à Cuidad Rodriguez, épouse Trinidad Ochoa (fille d'un banquier parlementaire..).

Notre landais rajoute du folklore des cow-boys texans, plus quelques combats : toros ours, toros bisons, lidia d'un bison ainsi que les paris adéquats sur les événements.

 

Notre homme ayant fait son service armée dans les hussards, il adjoindra des spectacles équestres, et aura plus de cent chevaux en sa possession.

Il éditera en anglais (imprimé à El Paso) un ouvrage intitulé « Scientific Bull Fight » pour éduquer les aficionados.

photo 2

 

 

Dale Pierce le nomme avec les soixante personnalités de l'Ouest américain aux cotés de Billy the Kid, Geronimo, Kid Karson, Pancho Villa...

Que de chemin parcouru pour le huitième enfant d'un modeste meunier !

En 1910, Révolution oblige, il quitte le Mexique.

Il décède à Marseille ( 52 allée de Meilhan!) et repose au cimetière Saint Pierre le 20 janvier 1916.

 

Sauteur, écarteur, matador , empresario, rejoneador, bâtisseur d'arènes, éleveur de chevaux, business man, aventurier.

 

L'Union des Bibliophiles Taurins Français pour honorer le centenaire de sa mémoire, édite un livre hommage éponyme présenté le 12 et 13 novembre 2016 à Saint Sever (Landes).

 

Je dédie ce texte à Yves Toys, un biographe méconnu de Félix Robert.

 

Jacques Lanfranchi

« El Kallista »

Cap Corse septembre 2016.

 

  1. Société protectrice des animaux

  2. Parrain Enrique Vargas « Minuto », témoin Francisco Bonal « Bonarillo », toro « Portero » de la ganaderia Conradi

 

bibliographie :

  • La Fiesta Brava en Mexico y en España 1519-1969 Heriberto Lanfranchi Mexico 1978

  • Les aventures de Félix Robert, premier matador français Jean Fabaron éditions ICGE 1996

  • Dictionnaire bibliographique des Toreros Français UBTF 2003

Photos :

1 collection privée

2 idem

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TOROS textes et nouvelles de Jacques Lanfranchi
  • Site de Jacques Lanfranchi, "El Kallista"., aficionado écrivain . Membre de l'UBTF, Archiviste des AMIS DU MUSEE TAURIN D'ARLES, il publie ici des textes historiques, d'actualités et d'humeur! La Tauromachie, mais pas que, vous trouverez ici des références musicales, cinématographiques et sociétales mais toujours adaptées à sa passion : le monde des taureaux! Belle découverte Bonne lecture
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