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De Nice et des Toros 

 

Les 7000 mètres de la Promenade des Anglais sont bien trop longs pour un paseo, voire un encierro. C'est la distance des corsos dont la couleur dominante le jaune mimosa n'est pas vraiment taurin !

 

Mais, pourtant, quatre arènes à Nice se sont succédées de 1867 à 1926.

 

L'Histoire annonce le début de l'aventure, par une correspondance épistolaire entre François Bayol et le maire de Nice de l'époque , Mr Malaussena, par une première en décembre 1867 avec du bétail du Mas d'Icard et un quadrille espagnol.

En 1883, c'est Francisco Pardo et son Cuadrille qui travailleront six toros d'Espagne ( Tallero de Madrid).

Mais  c'est en janvier 1884, lors de l'inauguration de l'exposition internationale de Nice, que les spectacles tauromachiques commencent (1).

Le Pouly (Etienne Boudin, Pouly I), Ponton, Barlinche, Nasiet, le quadrille Lombros donneront 9 spectacles- puis les arènes seront démolies.

En 1897, Arthur Fayot empresa des Arènes de Paris (rue Pergolèse) et de Nîmes propose la construction d'une arène rejetée par la SPA qui s'appuie sur le Loi Grammont ( mars 97) déjà !

Au début de l'année 1901 Pierre Cazenave alias « Félix Robert » veut organiser des spectacles , nouveau refus du maire Honoré Sauvan.

Quelques spectacles taurins sans mise à mort dit au simulacre voient les classiques :

Bayard, Aramis, Rebuf, Allemand, devant des toros de Viret et Lescot !

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Le 10 mars 1901, un spectacle avec mise à mort sera organisé aux arènes du Baquis. La première partie est assurée par le cuadrilla Garrita, les toros sont de l’éleveur Saurel.

La deuxième partie se fait avec Félix Robert , deux « piccadores » Manuel Figueras Gallego et Antonio Moreno Bronze, les banderilleros sont quatre : Jose Valenciano, Manuel Mogano, Angel Adrada et le puntillero Simon Leal.

Les toreros sont des Carreras de Colmenar Viejo âgés de 5 ans, Bonito et Capucino (proximité de la frontière italienne !) . 

Après un brindis au Prince Lubecky , Felix Robert estoque...Procès verbal, interdiction de tuer à dater du 11 mars de la même année.

En 1923 un arrête préfectoral interdit définitivement les courses de toros avec mise à mort à Nice.( Préfet Benedetti)

 

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Les spectacles mineurs se dérouleront en 1926, 1929, précisant : aucune pose de banderille, de la gaîté, du sport, sans effusion de sang, pression de la SPA ?

Tout cela se déroulera aux arènes du Paillon ( rivière immortalisée par Albert Spagiarri ,  son repli après le « Casse du Siècle ») .

D'autres spectacles se feront au stade : Arène de l’Esplanade Risso.

 Créé en 1995, le Club Taurin Niçois et ses membres font flotter leurs couleurs sur toutes les arènes de l’Hexagone.

 

Il est un aficionado azuréen qui a vécu et vit toujours sa passion d'une manière extraordinaire : Daniel Schmitt. (2)

Né en 1929 à Joinville Le Pont (Seine), une petite enfance bourguignonne, il devient arlésien d'adoption à l'âge de 7 ans .

Exilé à Mougins près de Cannes, il deviendra « revistero » pour la revue Toros de 1952 à 1966, il vient de la Côte d'Azur en vélo solex avec son épouse Manou, à Arles et Nîmes.

Il partage aussi cet axe routier et la poésie avec Charles Trenet. Il est également le grand oncle de Thomas Joubert. 

 

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Avec «  De Nice et des Toros » s'achève le triptyque Côte d'Azur « un coté Serge leonien... » qui regroupe Reflets de Cannes et Vallauris de Toros.

 

Il est un anglais mondialement connu comme la promenade éponyme, son nom : Bond , James Bond. Brindis à Sir Sean Connery qui vient d'achever sa mission terrestre.

 

Jacques Lanfranchi

« El Kallista »

3 novembre 2020

 

  1. expression du quotidien de l’époque « le petit niçois »

  2. Daniel Schmitt a publié notamment « le Taureau au corps » en 1963 avec Lucien Clergue, Saladelle et Tomasito éditions du Rocher 2005, « Du côté de René Char » illustré aussi par Lucien Clergue, cahier du Muséum 2013

     

crédit photos :

  1. Tableau Igor Muslimov

  2. collection privée

  3. collection Albert Clavel, raseteur et torero comique

  4. collection Daniel Schmitt

     

Bibliographie :

  1. In Toros n°1197, Hubert Leysalle

  2. Les aventures de Felix Robert, Jean Pierre Fabaron 1996