REGAIN
REGAIN
Les animalistes pensent toujours (à tort) que les aficionados a los Toros vivent dans un monde sanguinaire, dominé par la haine et la violence ; au détriment de la sensibilité voire du romantisme.
Les lignes qui suivent, vont mettre à mal, une fois de plus ces pseudo-théories.
Dans les années 1990, je déjeunais le vendredi (Aïoli oblige) dans un établissement tenu par Nadia et Vincent, des copains à Trinquetaille.
J'ai souvent partagé la table de Monsieur Achille Pouly avec une fois sur deux , la parole sentencieuse : « Jeune, je t’invite aujourd'hui... »
Le repas se faisait sous une tête de taureau.
Le jour où la chaise du manadier fut à jamais vide, je devins légataire du trophée.
Un papier jauni et laconique, punaisé sur le bois , énonçait :
Novio
Novillo d'Achille Pouly
tué par Blanquito
Istres 1953
deux oreilles et la queue
Je voulais connaître cette rencontre entre ce chorreado, cornibrocho, compagnon silencieux de nos repas, et son torero.
En 1925, Ambroise Brésillon Pouly II reprend la manade de son père Etienne (Pouly I) décimée pendant la guerre.
Du bétail local : Viret, Barbier, Jaubert- Barbaroux, Saurel, plus quelques vaches espagnoles achetées aux landais auxquels on adjoint un novillo berendo en negro « Maravilla » d'origine Alipio Perez Tabernero, permettent de relancer l'élevage.
En 1950, Pouly II partage l'élevage entre ses fils (Etienne, Pierre, Achille)
Ce dernier s'installe au Mas des Bruns, le fer est AP, la devise orange, verte et blanche.
L'aventure d'éleveur s'achèvera en 1960, le bétail sera cédé à Georges Daumas qui vendra à François André.
Achille Pouly fera lidier pour les fêtes locales ( 5 août 1953?), un lot de « novillos-toros » où figurait « NOVIO » n°5.
Gerardo Jordan « Blanquito » originaire de Saragosse est né en 1929.
L'aragonais se présente le 15 juillet 1951 à Madrid. Sa prestation lui vaudra deux contrats le 5 août et le 16 septembre . Il excelle avec les banderilles.
Lors de sa présentation à Istres, il coupera les deux oreilles et la queue du novillo d'Achille Pouly. Vuelta pour les trois.
Certainement une première dans l'Histoire taurine Istréenne.
Le 16 août, il torée à nouveau à Madrid, en compagnie du mexicain Manuel Marquez» et d'Alfonso Gomez Ramiro, toros Flores de Albaran.
En 1954, à Saragosse , il est au cartel avec Evelio Yepes et Manuel Navarro Navarito, toros Tulio Issaias Vasquez.
Il est gravement blessé.
En 1955, il devint banderillero, pendant trois décades, il sera aux services de Antonio Chenel « Antonete », Antonio Benvenida , El Cordobes père, Victoriano Valencia...
Il se retire des ruedos le 10 juin 1984. Il a 55 ans.
Grâce à Monsieur Jean Pierre Eyraud (staff technique des arènes du Palio) et à Maryse son épouse (née Fidani : merci pour la confection de la devise) j'ai eu l'opportunité d'offrir la tête de « Novio ».
Bernard Marsella, l'empresa, et le président de la CTEM Monsieur Georges Yvon étaient venus présenter la féria 2018 à l'auditorium de Fourques.
Ils étaient accompagnés de Mrs Jean Luc Couturier et Jean Marie Raymond.
Soirée animée par le journaliste Christophe Chay
Retour à Istres pour le novillo, 65 ans plus tard.
L'aficionado a los toros peut se révéler romantique.
Brindis aux 18 prévenus de Rodilhan, nous fêtons bientôt les deux ans de notre punition.
Dimanche 11 mars 2018
Jacques Lanfranchi « El Kallista »
8MAS
http://www.toroselkallista.com/ (site internet, abonnement à la newsletter)
regain : quand on a coupé le foin, il repousse.
crédits photos DR collection personnelle