FARAON " EL QUE PARO EL RELOJ "
FARÀON : El que parò el reloj !
En cette fin d'année, les inévitables Escalafon, Hit parade, Chart, Prix, Récompenses vont faire florilège.
Existe un classement intemporel qui fait glisser Figura del Toreo à Torero por la Historia, puis le stade ultime : la Légende, le Mythe.
La liste est connue, et malheureusement posthume, les classiques Joselito El Gallo, Juan Belmonte, Manuel Rodriguez « Manolete » ou les hétérodoxes dont Rafael « El Divino Calvo », Rodolfo Rodriguez « El Pana »...
D'autres sont toujours parmi nous ; je laisse le soin à Camaròn de la Isla de vous présenter son ami dans la burleria « Arte Y Majestad » (1).
« En un pueblo de Sevilla, ha nasio Curro Romero »
Francisco Romero est né le 1 décembre 1933, à Camas, 12 calle del Angel, village natif également de Paco Camino.
Le mot gitan dérive de l’Égypte, qui serait leur pays d'origine, d'où l’appellation « Pharaon » pour les toreros de cette ethnie.
Le plus célèbre fut celui aux yeux verts , Joachim Rodriguez Ortega « Cagancho » qui déclara :
« En Andalousie, on torée, au dessus du défilé de Despeñaperros, on travaille ». (2)
Curro n'est pas de race calé, même pas un cuchichi (quelques gouttes de sang gitan), mais le titre de souverain égyptien sera toujours synonyme de son nom.
Le sévillan dont l'idole était le rondeño Antonio Ordoñez.
Qui parle d'opposition d'école !
Début le 22 juillet 1954 à la Pañoleta (toros de Joachim Buendia), la circularité du ruedo est toujours conservée, mais sous forme de rond point auto routier...
Présentation avec les chevaux, le 8 septembre 1954 à Utrera (toros Esteban Gonzales).
De 1955 à 1957, il réside pour obligation militaire à la Real Maestranza de Artelleria de Sevilla.
Le novillero de Camas commence sa relation amoureuse avec la Real Maestranza de Sevilla le 16 mai 1957 (toros Jose Benitez Cubero). Première sortie par la porte des cuadrillas.
En Juin, Madrid (bétail Alipio Perez Tabernero).
Le 15 septembre, présentation en France à Vic Fezensac, ganado Garro y Diaz Guerra.
En 1990, dans le village Torista du Gers sera crée la peña Curro Romero, certainement la première de l'Hexagone.
Il sera également parrain et d'une manière unique pour un torero français, lors de l'alternative de Lucien Tien Orlewsky « Chinito de Francia » (3).
L'idylle maestrante se poursuit en 1959 en tant que matador de Toros, deux oreilles.
Celui qui connut l'odeur acre des cochons qu'il gardait enfant au cortijo Gambogaz.
Celui qui sentait les parfums chimiques de la Pharmacie Maravillas Bocio, dont il était le garçon de course, adolescent.
C'est lui qui va donner une de ces fragrances les plus célèbres à Séville : le romarin.
Mais aussi une polémique complexe comme celle entre les partisans du Football Club de Séville et du Real Betis ; les curristes et les non curristes.
Qualifié d'indolent, d' apathique, sa placidité traduit la philosophie du : « No pasa nada ».
Pendant 23 ans, il fera le paseo du dimanche de Resureccion (qui le fut quelquefois pour lui), en avril à la Maestranza.
Cinq Portes du Prince, Six portes des cuadrillas, des broncas mémorables, des collines de coussins, des portes d'infirmerie.
La presse taurine se déchaîne dans tous les sens :
« Seule la Giradilla peut lui faire de l'ombre », « il incarne la Baroque classique », le grand journaliste Cañabate déclare : « c'est un alchimiste, il transmute le plomb en or » - et quelque fois le laconique « Eso Curro ».
Les arènes de Las Ventas verront le torero sortir sept fois par la Grande Porte (record), et refuser de tuer un toro en 1967, et le 13 juillet 1987, le bétail est du Marquis de Albayda.
Ce jour là, il est violemment agressé physiquement par un curriste convaincu Francisco Miguel Galayo, ce dernier se sentait trompé par la prestation de son idole.
Curro ne portera pas plainte contre cette exemplarité d'amour passionnel.
162 paseos à la Maestranza, les sept véroniques consécutives de 1961, 34 temporadas de torero. 40 ans a los Toros, un timbre à son effigie, la médaille d'or du mérite des Beaux Arts.
Une statue de bronze devant la Maestranza (4) qui répond à celle de Belmonte de l'autre coté du Guadalquivir à Triana.
Après cet inventaire à la Jacques Prévert, le Pharaon se retire sur un remate verbal, à Radio Nacional : « Ce n'est pas moi qui me retire, c'est le toro qui me le dicte ».
L'après midi, il avait torée un festival avec Morante de la Puebla à la Algaba, dont les carrières de sable fournissent l'ocre de la piste sévillane.
C'était le 22 octobre 2000.
adieux de Curro Romero
Camaron finit sa bulerìa sur « El que parò el reloj»
Par une trinchera soyeuse :
Curro Romero, tu eres la esencia de los toreros.
Feliz cumpleaños Maestro !
Les légendes n'ont pas d'âge.
Dimanche 27 novembre 2016
Jacques Lanfranchi
« El Kallista »
8 MAS
Notes
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Arte Y Majestad avec Paco de Lucia (1975).
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Le Défilé de Despeñaperros sépare la Meseta (Castille) de l'Andalousie
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Alternative le 4 mai 1978 à Palavas, témoin Curro Vasquez, Toro Jurdano , ganaderia Antonio Perez de San Fernando
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Réalisé par le sculpteur Sebastian Santos Calero d'après un desplante en 1984.
Bibliographie
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Histoire taurine de Vic Fezensac Auguste Laffront UBTF 1978
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Vueltas al ruedo de Curro Romero en Sevilla, Antonio Molinas Campos 1992
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Curro Romero : la esencia del Toreo, Antonio Burgos 2000
Crédits photos
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photo 1 collection personnelle
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vidéo Etienne Maillet Jacques Durand